Les raisins de la domination. Une histoire sociale de l’alcool en Tunisie à l’époque du Protectorat (1881-1956)

Les raisins de la domination
Une histoire sociale de l’alcool en Tunisie à l’époque du Protectorat (1881-1956)


couverture de Les raisins de la domination, montrant un dessin pittoresque de cueillette de vigne

Thèse d’histoire

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Coédition IRMC-Karthala | 2021, coll. « Maghreb contemporain : nouvelles lectures, nouveaux savoirs » | 30 DT / 30 €

L’auteur | Nessim Znaien est docteur en histoire contemporaine et enseignant à l’Université de Marbourg. Entre 2012 et 2017, il a réalisé son travail de thèse sur les boissons alcoolisées dans la Tunisie coloniale, dont est issu cet ouvrage, grâce à une bourse longue durée à l’IRMC.


À propos

Autour de l’ouvrage | compte-rendu de la revue Lectures (juin 2022) ; compte-rendu de la Revue d’Histoire contemporaine de l’Afrique (février 2023)entretien avec Nessim Znaien par Diana Abbani

Résumé | La colonisation modifie-t-elle la vie quotidienne des populations ? L’ouvrage traite en effet de produits particuliers en terre d’islam : les boissons alcoolisées. Diverses archives (correspondance de la haute administration, presse, écrits littéraires, archives policières, judiciaires et hospitalières) servent de support à sa recherche. À partir du début du XXe siècle, différentes élites convergent pour inventer une tradition viticole tunisienne. Les colonisateurs œuvrent pour la plantation de vignes dès 1890 afin de fournir la métropole en vin, dans le contexte de la crise de phylloxera qui affecte une grande partie du vignoble français. Or, cette production nouvelle engendre un essor de la consommation des boissons alcoolisées en Tunisie. Au Nord, les paysages ruraux se couvrent de vignes, tandis que les débits de boisson sont de plus en plus nombreux dans les principales villes.

La démocratisation de l’alcool finit par poser problème aux autorités coloniales et aux élites nationalistes tunisiennes. Dès la Première Guerre mondiale, elle donne ainsi lieu à une vague prohibitive à son apogée dans les années 1930. Puis, vingt ans avant la fin du protectorat, l’ivresse publique et la consommation de boissons alcoolisées par la population font de moins en moins réagir les élites. Une banalisation de la consommation d’alcool voit alors le jour. Pourtant, celle-ci continue d’augmenter. Cet ouvrage aborde l’histoire des boissons alcoolisées comme un « fait total ». Car il est aussi bien révélateur des mentalités politiques et religieuses que des niveaux de vie économiques et des rapports de domination à l’intérieur des sociétés.