Chérif Ferjani, professeur émérite de science politique et d’islamologie à l’Université Lyon 2, et chercheur associé à l’IRMC, a présenté son dernier ouvrage Néolibéralisme et révolution conservatrice, le 2 décembre 2021 à l’IRMC en discussion avec Mohamed Hédi Zaïem (économiste).
À propos de l’ouvrage
Le néolibéralisme a triomphé à la faveur des crises consécutives à l’effondrement du système monétaire international. Cet effondrement fait suite à la décision unilatérale des États-Unis de mettre fin, en 1971, à la convertibilité du dollar en or, condition de son adoption comme monnaie internationale. La révolution conservatrice a prospéré sur la base des effets de ces crises imputées aux différentes formes d’État-providence et aux interventions sociales de l’État. Les néolibéraux font appel aux conservatismes les plus rétrogrades pour remettre en cause la démocratie et les droits humains et pour justifier les inégalités et la « misère du monde » induite par leurs politiques. Les différentes expressions de la révolution conservatrice, une fois au pouvoir, adoptent les politiques les plus agressives du néolibéralisme en réduisant le rôle social de l’État et en s’attaquant aux libertés, aux droits socio-économiques et aux services publics. La lutte contre le néolibéralisme et la révolution conservatrice passe, entre autres, par le développement, au niveau international comme au niveau de chaque pays, de solidarités supérieures à celles qu’offrent les appartenances et les liens de sang, de terroir, de religion, de langue, d’origine, etc. La promotion d’un lien social sur la base de telles solidarités est irremplaçable du point de vue d’un humanisme universel soucieux de libérer les individus du carcan des solidarités mécaniques qui s’imposent à eux comme des fatalités.