Du comptoir à la colonie. Histoire de la communauté française de Tunisie 1814-1883

Du comptoir à la colonie
Histoire de la communauté française de Tunisie. 1814-1883


Du comptoir à la colonie, par Anne-Marie Planel (IRMC-Riveneuve)

Monographie (issue d’une thèse d’histoire)

Consultable à la bibliothèque de l’IRMC

Coédition IRMC-Riveneuve| 2015, hors collection

L’autrice | Anne-Marie Planel est historienne, anciennement directrice adjointe de l’IRMC.


À propos

Autour de l’ouvrage | recension de l’Académie des sciences d’outre-mer (2015) ; compte-rendu des Cahiers d’Études africaines (avril 2016)

Résumé | Des milliers de Français ont vécu en Tunisie entre 1814 et 1883. Certains y sont nés, d’autres y ont immigré très jeunes, fondant sur place une famille. Contemporains des bouleversements institutionnels du XIXe siècle européen, ils ont choisi de s’établir, à plus ou moins long terme, dans cette régence ottomane d’Occident, proche de l’Europe, qui mettait alors en œuvre des réformes économiques et politiques. Quel sens ces héritiers de la Révolution de 1789 donnaient-ils à leur présence en pays musulman ?

L’enquête, menée à partir des actes civils et notariés – mais aussi religieux – qu’ils ont produits sur place, retrace les itinéraires d’hommes et de femmes, pour la plupart inconnus. Ils sont négociants, artisans, ouvriers ou infirmières mais aussi ingénieurs, pilotes de navires à vapeur, professeurs ou médecins, etc. Les uns sont recrutés par le Gouvernement tunisien, les autres montent des sociétés en mobilisant des capitaux venus de France. Tous aspirent à une promotion professionnelle et à une reconnaissance statutaire au sein d’une société urbaine en mutation. L’autrice s’interroge sur la réussite ou l’échec de leurs projets de vie. Au fur et à mesure que ces étrangers s’ancrent dans le pays, ils construisent un cadre familial élargi à d’autres nationalités. Ils revendiquent aussi le droit à la sécurité, à la dignité et à la justice pour tous, qu’ils soient chrétiens, juifs ou musulmans.

L’approche microsociale de cette migration de compétences montre le passage d’une société de comptoir marchand à une colonie de peuplement. Elle pose la question de l’articulation entre expériences individuelles et action collective dans un contexte de relations inégales entre deux mondes culturels.