Colloque « 30 ans de l’IRMC. Echanges et intégration scientifique au Maghreb »

A l’occasion de ses trente ans, l’IRMC a organisé le colloque « 30 ans de l’IRMC. Echanges et intégration scientifique au Maghreb », les 2 et 3 décembre 2022. Ce colloque a permis de réunir les principaux acteurs du domaine académique et de la recherche scientifique en sciences humaines et sociales, en Tunisie, au Maghreb et en Europe.
Y étaient également présents les anciens et anciennes directeurs et directrices de l’IRMC, nombre de chercheur.e.s ayant gardé des liens étroits avec l’IRMC depuis sa création ainsi que des représentants des institutions de recherche maghrébines telles que le CRASC, l’Université de Tripoli, l’Académie Libyenne des Hautes Etudes de Tripoli, l’INAU de Rabat et le CERES.

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ARGUMENTAIRE

Avant que l’année 2022 ne s’achève, l’IRMC organise les 2 et 3 décembre un colloque pour célébrer 30 ans d’échanges et d’intégration scientifiques au Maghreb. En rassemblant des chercheurs, des chercheuses et des soutiens à la recherche en lien avec l’IRMC, l’ambition de cette rencontre est de réfléchir à la façon dont les sciences humaines et sociales réussissent, ou non, en fonction des périodes et des aléas politiques, à produire et diffuser des savoirs dans, sur, avec et entre les sociétés maghrébines. 30 ans, c’est un bon moment pour dresser un bilan des recherches menées et partagées qui ont contribué à dés-essentialiser la région et à dé-spécifier les questions qui y sont travaillées tout en étant bien situées dans les sociétés étudiées. C’est aussi un bon moment pour regarder et réfléchir ensemble à des projets à venir. Implanté à Tunis, l’IRMC se veut, dès sa création, maghrébin et pluridisciplinaire. Depuis ce lieu, les programmes, les partenariats et les formations se sont déployés en Algérie, au Maroc, en Libye et en Tunisie en étroite coopération avec les collègues et les institutions universitaires de ces pays. Comment les rencontres entre chercheuses et chercheurs s’intéressant au Maghreb contemporain ont-elles été rendues possibles ? A quoi ont-elles abouti ? Quelle recherche et quelles sciences humaines et sociales ont-elles dessinées et comment ? Comment, enfin, prolonger et enrichir ces échanges et l’intégration scientifique du Maghreb pour les années qui viennent ? A ces questions, ce colloque propose de réfléchir collectivement autour de cinq sessions de travail et d’une table-ronde.

► Session 1  Chercheur.es, programmes et institutions en synergie
Pendant trois décennies, l’IRMC a été le creuset de dynamiques qui ont instauré des relations, à travers les programmes, entre les institutions (universités et laboratoires), en Tunisie, en France, au Maghreb et ailleurs. Cette première session invite à revenir sur ce que la recherche a permis de produire comme réflexions et enquêtes collectives et à questionner la fabrique des liens entre chercheurs et entre institutions à l’épreuve du temps.
► Session 2  Apprendre ensemble : formation par la recherche, ateliers doctoraux, chantiers d’écriture
Au fil du temps, les écoles doctorales instaurées dès la création, ont été déclinées en plusieurs formules. L’attention aux doctorants devenant de plus en plus centrale, et l’idée de faire de l’IRMC un vecteur de transmission au-delà de son emplacement géographique, les chercheurs et chercheuses ont pensé et organisé plusieurs types de formations à l’IRMC. Ateliers doctoraux, d’écriture, écoles doctorales itinérantes, écoles thématiques, accompagnements à la publication, MOOC, bourses de recherche se sont déployées sur les terrains algériens, tunisiens et libyens et au-delà.
► Session 3  2011, Révolution tunisienne : expériences et tournant scientifiques ?
Et puis survint la révolution de 2011…” est une phrase qui revient dans tous les entretiens avec les chercheur.ses et les membres de l’équipe administrative pour la lettre anniversaire. Dans cette session, on voudrait réfléchir à ce que la nouvelle donne politique a fait aux recherches sur le plan des libertés académiques et, plus largement, sur le paysage de l’université et de la recherche tunisiennes. Il s’agira aussi de discuter des possibles que cette année de soulèvements a ouvert et des traces qu’elle a pu laisser à l’échelle du Maghreb.

► Session 4  L’IRMC dans la cité
Un des effets de 2011 est d’avoir renforcé l’articulation entre recherche fondamentale et intégration sociétale déjà caractéristique de la vie de l’IRMC. Cette session ouvre la discussion autour des liens entre les recherches menées à l’IRMC et les débats publics et citoyens. Décentralisation, minorités raciales, sexualités, religions, autoritarisme constituent des enjeux de société que les programmes de recherche ont veillé non seulement à analyser mais aussi à alimenter. Un autre rôle de l’IRMC dans la cité s’incarne dans sa bibliothèque, comme espace d’étude, de lecture et d’échange.
► Session 5  Publications et oralité : langues et supports de l’échange
Lieu de fabrique de la recherche, l’IRMC en est aussi un lieu de partage et de diffusion par les écrits et les parlers où langue française et langues arabes, écrite et orale se croisent. Plusieurs outils et supports de publication (revues, collections, lettres, sites, carnets, etc.) ont été développés et enrichis avec le “tournant ”numérique pour répondre à l’enjeu de publier dans des contextes où les possibilités sont limitées. Cette session donne la parole à celles et ceux qui fabriquent et/ou qui conçoivent les publications. Dans les pratiques de l’IRMC, l’écrit ne supplante pas l’oralité, loin s’en faut. Les séminaires, les présentations orales des terrains, les discussions critiques et les échanges de vive voix sont aussi les lieux où se fabrique la pensée à plusieurs.

► Table-ronde de clôture: Le grand Diwan!
En donnant la parole aux ancien.nes directeur.ices après ces échanges, cette dernière session a pour objectif d’écouter leurs points de vue à partir de leurs propres expériences pour penser avec nous l’avenir de l’IRMC et des échanges inter-maghrébins. Dans cette perspective, trois représentant.es d’institutions de recherche tunisienne, algérienne et libyenne les discuteront. ► 15h30-16h30 : Fondations Avec Jean-Philippe Bras, Pierre-Noël Denieuil et Youssef Ben Othman
►  2011 et après ?
Avec Karima Dirèche, Katia Boissevain
Discutants : Directeur du CRASC, Président de l’Université de Tripoli, Président de l’Académie Libyenne des Hautes Etudes de Tripoli, Représentant de l’INAU Rabat