La collection « Recherches contemporaines » de l’IRMC a vocation à participer à la diffusion d’une science ouverte, accessible et exploitable par des chercheurs en sciences humaines et sociales du Maghreb, d’Europe et d’ailleurs.
Exclusivement électronique, elle permet la mise à disposition de travaux de recherche de disciplines variées, telles que l’histoire, la sociologie, l’anthropologie, la géographie ou les sciences politiques.
La collection est spécialisée dans les travaux de recherche portant sur les sociétés ou l’actualité tunisienne, algérienne ou libyenne. Ces travaux peuvent être issus d’écoles doctorales ou thématiques, de programmes de recherche, de thèses de doctorat, mais aussi de séminaires, colloques et conférences retranscrits.
Cette collection prend la suite des « Études et travaux de l’IRMC ».
VERMEREN Pierre, 2022 [2002], La formation des élites marocaines et tunisiennes. Des nationalistes aux islamistes (1920-2000), Tunis, IRMC.
Quel rôle a joué l’école dans la reproduction des élites au Maghreb au cours du XXe siècle ? C’est la question dont traite ce livre, de façon rigoureuse et érudite. Machine de déclassement social sous la colonisation pour les classes dirigeantes précoloniales, l’école ouvre, avec l’indépendance, ses portes aux enfants des classes moyennes. La contestation politique des années soixante qui s’ensuit incite les autorités à réformer le système scolaire en vue de le neutraliser. La politique d’arabisation débouche sur la dualisation des systèmes d’enseignement au Maghreb, opposant filières d’élite et filières de relégation que sont les « facultés-casernes ». La voie est alors ouverte à l’islamisme.
L’auteur retrace cette histoire en brossant le portrait de quatre générations. Jusqu’aux indépendances en 1956, le baccalauréat est la clef de la conquête des études supérieures pour une infime minorité de musulmans. Comme la génération des pionniers, celle des indépendances s’affirme en tirant profit de son capital social. Les réformes de grande ampleur, mises en place à partir de 1945 et renforcées à l’indépendance, permettent l’émergence, du début des années soixante jusqu’au milieu des années soixante-dix, de la génération de l’ouverture. Dans le dernier quart du siècle, la génération de la crise est confrontée à la saturation de l’État national. La fermeture sociale s’est installée face au processus de consolidation de la nouvelle élite.
Note de l’éditeur. Le présent ouvrage constitue l’édition électronique des travaux de thèse de Pierre Vermeren parus en 2002 aux éditions La Découverte (Paris). Pour cette nouvelle édition coordonnée par l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC), nous avons eu accès au manuscrit issu de la thèse soutenue par l’auteur en 2000.