Le programme « Ghodwa » de l’Institut français de Tunisie, en partenariat avec le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, et l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC), propose 3 bourses pour soutenir des travaux de recherche en sciences humaines et sociales liés à l’environnement.
La bourse est ouverte aux étudiants en Master 2 de recherche dans les départements de géographie et d’anthropologie de l’Université de Sousse, de géographie de l’Université de Sfax et de géographie de l’université du 9 Avril de Tunis.
Les boursier.e.s seront accueilli.e.s au sein d’une antenne du FTDES à compter d’octobre 2022 pour effectuer un terrain de recherche sur le thème « Déchets et économies de recyclage ».
Le sujet précis sera défini en concertation avec le/la directeur/directrice de mémoire et le FTDES après sélection. Des sujets indicatifs se trouvent en bas.
La somme de la bourse est de de 3500 Dinars.
Compétences requises/critères de sélection
- Excellence académique, évaluée par le biais des relevés de notes ainsi que la qualité de la lettre de motivation.
- Expérience professionnelle ou bénévole, en particulier dans le domaine de l’environnement et/ou société civile.
- Bonne maîtrise de la langue française; connaissance de l’anglais est un atout.
- Disponibilité pour effectuer un stage de recherche avec accueil au sein du FTDES à partir du 1er octobre 2022.
- Candidatures féminines encouragées ; la parité homme-femme sera respectée.
Pour candidater
Transmettre au plus tard pour, le 20 aout 2022 à [email protected], les documents suivants, compilés sous forme d’un seul document PDF nommé de la manière suivante : NOM.Prénom.Université. Ex : Talbi.Alaa.Sousse.PDF
- CV
- Lettre de motivation précisant le sujet de recherche précis préconisé et la langue de rédaction du mémoire (le choix de l’arabe ou du français n’impactera pas les chances de succès de la candidature)
- Relevé de notes universitaires
N.B. les candidat.e.s peuvent proposer le sujet de leur choix, y compris hors de la liste des sujets suggérés, pourvu qu’il y ait un lien avec le thème général « Déchets et économies de recyclage ».
Sujets indicatifs
« Déchets et économies de recyclage »
En raison de leur visibilité et de leur prolifération, les déchets sont une figure allégorique et sentinelle de la crise écologique contemporaine. Ils sont également une entrée thématique et heuristique pour penser non seulement les enjeux écologiques, mais également économiques, politiques et sociaux qu’ils donnent à voir. Pour l’édition 2022 des bourses FTDES-IFT-IRMC, nous proposons donc de recruter des boursiers pour travailler sur le thème de l’environnement par l’entrée méthodologique et heuristique des déchets et des économies de recyclage. Les boursiers devront travailler avec l’équipe d’encadrement pédagogique ainsi que leur référent FTDES pour affiner le sujet, après avoir choisi de travailler sur l’un des grands thèmes suivants :
Sujet 1 : Déchets de démolition et du secteur du bâtiment
Le paysage tunisien est entaché d’amoncellements de déchets de démolition et de bâtiment. Pourquoi les déchets de ce type reçoivent-ils un traitement si particulier en comparaison avec les autres catégories de déchets en Tunisie ainsi que les déchets de ce type dans d’autres pays ? Ce projet consistera, d’abord, à cartographier ces amoncellements dans une zone précise. Ensuite, par interviews semi-structurées avec professionnels du secteur, autorités publiques, et autres parties prenantes, il cherchera à déterminer les facteurs qui expliquent leur prolifération ainsi que la distribution spatiale de ces déchets. Par étude documentaire (e.g. archives de presse concernant inondations, rapports gouvernementaux, etc) et entretiens, le projet pourrait aussi s’attarder à décrire leurs impacts négatifs. Enfin, quelles activités de recyclage et de récupération existent dans ce domaine ?
Sujet 2 : « L’affaire des déchets italiens »
La conscience publique tunisienne a été secouée en 2020 par l’« affaire des déchets italiens », le cas de l’importation de déchets ménagers à Sousse sous prétexte qu’ils étaient recyclés en Tunisie. Pourquoi, de tous les scandales de corruption et de dégradation de l’environnement, ce dossier a-t-il eu un impact si singulier ? À travers quels registres (environnement, néocolonialisme, corruption, etc) le problème a-t-il été compris ? Qu’est-ce que l’affaire nous apprend sur comment l’environnement est politisé en Tunisie aujourd’hui ? Est-ce que les déchets sont un symbole particulièrement propice pour comprendre et dénoncer la corruption? Le projet impliquera ainsi de constituer et d’analyser un dossier de presse (écrite, audiovisuelle) ainsi que les réactions sur les réseaux sociaux. Il pourra aussi impliquer des entretiens auprès de différents acteurs concernés : autorités publiques, société civile, etc.
Sujet 3 : Les économies circulaires informelles
Loin des discours politiques et industriels abstraits sur la nécessité d’un changement de paradigme dans la production et la consommation, les pratiques des recycleurs informels (ainsi que des réparateurs) en Tunisie donnent lieu à une circularité réelle des matières et des ressources, une « économie circulaire qui existe déjà ». Contrairement aux idées reçues, les taux de récupération atteints sont souvent plus élevés que dans les pays du « Nord . Choisissant de travailler sur les berbécha ou les ferrailleurs, ce projet aura pour objectif une géographie et/ou une anthropologie économique d’une filière de recyclage. Par entretiens et observation participante, l’objectif sera de déterminer la structuration et le fonctionnement d’une filière de recyclage « informelle » en s’attachant en particulier aux questions des prix, de la circulation des matières, aux taxes et à l’import/export, etc afin de décrire les étapes par lesquelles les matières sont recyclées. La question clef du projet est : dans quelles conditions une réelle circularité des matières est-elle possible, ou pas?