Paysans dans la révolution
Un défi tunisien
Thèse de géographie
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Coédition IRMC-Karthala | 2021, coll. « Maghreb contemporain : nouvelles lectures, nouveaux savoirs » | 30 DT / 33 €
L’auteur | Mathilde Fautras est docteure en géographie de l’Université Paris Nanterre (France) et maître-assistante à l’Université de Fribourg (Suisse). Ce livre est issu de sa thèse de doctorat soutenue au sein du laboratoire Mosaïques-LAVUE. Plus spécifiquement, elle travaille sur les relations de pouvoir entre groupes sociaux autour de problématiques agricoles et environnementales. Mathilde Fautras s’intéresse aussi à la recomposition des espaces ruraux dans la mondialisation.
À propos
Autour de l’ouvrage | compte-rendu des Cahiers d’Outre-Mer (juillet 2021) ; des Cahiers d’EMAM (juillet 2022) ; de Geographica Helvetica (novembre 2022)
Résumé | À partir d’une étude monographique conduite dans la région de Sidi Bouzid, l’ouvrage analyse les évolutions de la campagne du Centre de la Tunisie après la révolution de 2011. En effet, les usages des ressources agricoles et les appropriations foncières ont connu de profonds changements ces dernières années. Parmi eux, la sédentarisation forcée, partage des terres collectives tribales, mise en culture et irrigation de la steppe grâce aux eaux souterraines, etc. sont autant de facteurs-clefs de la recomposition de cet espace rural à l’économie peu diversifiée.
Grâce à l’analyse des dynamiques de ce pôle agricole national où les inégalités se creusent, l’autrice nous livre une lecture originale de la « révolution tunisienne » depuis les campagnes d’où sont parties les contestations populaires de 2010-2011. Elle souligne la façon dont les politiques publiques ont favorisé des dynamiques capitalistes spécifiques. De même, l’ouvrage met en avant les logiques paysannes, entrepreneuriales et spéculatives qui s’entremêlent dans cette région.
Mais au-delà du cas de Regueb, Mathilde Fautras interroge le rôle des élites nationales et locales, rurales et urbaines, dans les appropriations inégales de terre agricole. Il s’agit dès lors de repenser la lecture par le dualisme agraire et de contribuer aux discussions sur le land grabbing. Cette recherche met en évidence les limites du modèle agricole intensif de l’irrigation par les eaux souterraines promu depuis plusieurs décennies dans les campagnes nord-africaines. Enfin, l’ouvrage apporte des pistes de compréhension de sa perpétuation et de son renouvellement.