L’IRMC organise, le jeudi 13 juin 2024 (17h30), une rencontre-débat autour du 6ème numéro de la revue Afrique(s) en mouvement, intitulé Confluences tunisiennes : Émigration(s) et immigration(s) dans la Tunisie de l’après-2011.
Le numéro sera présenté par Camille Cassarini, géographe et chercheur à l’IRMC, et Caterina Giusa, chercheure postdoctorale en sociologie à l’Institut Convergences Migrations (ICM).
Coordination du numéro: Camille Cassarini, Caterina Giusa et Giulia Breda.
Résumé
Le « tournant » de 2011 et des événements révolutionnaires en Tunisie a fait l’objet d’une abondante littérature dans le champ des sciences sociales. À la fois « moment» de transformation profonde du contexte social et politique et des subjectivités et trajectoires individuelles, cette année constitue une rupture historique dans les temporalités de la Tunisie contemporaine. Parmi les nombreuses transformations qu’occasionna l’événement révolutionnaire, celles concernant les phénomènes migratoires nous apparaissent particulièrement importantes. La place de l’émigration, de l’immigration, du rapport à l’altérité dans la société tunisienne a pu enfin être débattue publiquement et, jusqu’à une période récente, hors des cadres de contestation créés à l’époque autoritaire.
Si tous ces débats ont pu être ouverts et avoir lieu librement, ils ont aussi été le théâtre d’une grande inertie, remettant relativement peu en cause les lois et l’approche sécuritaire et autoritaire que l’État tunisien avait historiquement adoptées vis-à-vis de la question migratoire. Depuis 2011, cette question en Tunisie est donc à la fois débattue, éprouvée au sein de nouveaux cadres, notamment associatifs, et, en même temps, inerte.
De plus, à l’image de l’ensemble des pays d’Afrique méditerranéenne, la question migratoire s’impose de plus en plus non seulement au sein de la société tunisienne mais également dans les échanges diplomatiques. En 2011, entre 25 000 et 35 000 Tunisiens ont traversé la Méditerranée de manière « irrégulière » en direction de l’Italie, alors que des centaines de milliers de migrants traversaient la frontière de Ras Jedir au sud-est de la Tunisie pour fuir le conflit en Libye (Boubakri, 2013)…