L’IRMC et l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (Beit Al-Hikma) organisent le colloque Mohamed-Salah Mzali (1896-1984). La Tunisie du makhzen à l’Etat national, les 14 et 15 décembre à Beit Al-Hikma.
Ce colloque interdisciplinaire est organisé à l’occasion de la réédition de l’ouvrage Au fil de ma vie, mémoires de Mohamed-Salah Mzali (1896-1984). Parce que ces mémoires sont à la fois un témoignage historique, politique et sociologique et parce que Mzali a été tour à tour (et parfois simultanément) enseignant, historien, acteur de la vie intellectuelle de son temps, haut fonctionnaire, homme politique, etc., ce colloque donne l’occasion de croiser les regards sur cette première partie du XXe siècle selon l’ensemble de ces dimensions.
Mohamed-Salah Mzali est l’aboutissement d’une trajectoire familiale marquée par une ascension continue vers et dans le makhzen. Sa trajectoire personnelle est celle de l’émergence d’une nouvelle méritocratie s’appuyant sur les études. Il incarne cette frange du makhzen, inscrite dans la modernité qui a cru en la possibilité d’un passage progressif de la féodalité à la modernité, d’une accession en douceur de la Tunisie et des Tunisiens à la maîtrise de leur destin.
Acteur important de la vie intellectuelle de son temps, Mzali a participé aux instances des revues et sociétés culturelles et littéraires. Ses mémoires illustrent l’effervescence de cette époque.
Il consacre enfin les presque trente dernières années de sa vie à l’écriture et à l’histoire de la Tunisie. On dénombre, dans sa bibliographie, une dizaine de monographies et près de 30 autres publications, en français et en arabe qui, pour beaucoup d’entre elles, s’appuient sur les archives personnelles du général Khéredine dont il a été le dépositaire et le passeur.
Dans chacune de ces dimensions, le colloque se propose d’élargir le propos afin d’explorer les évolutions sociales, politiques et culturelles en Tunisie du protectorat au lendemain de l’indépendance.